Salut tout le monde,
Alors, qu'est-ce que je pourrais dire d'intéressant à propos du tournage ?
Tout a commencé avec ma rencontre avec et chez Yann et une brochette de la drime time. (Yann, maintenant, je peux te le dire, tu m'as tout de suite botté, et j'ai tout de suite eu envie d'avoir le rôle).
J'avais reçu auparavant le scénario intégral et deux extraits du scénario à travailler
Le scénario intégral, je l'ai lu en une traite et ça, c'est pas courant.
Sans compter qu'un rôle de clown, c'est un rêve (j'avais déjà fait le clochard, le marin, l'historien, le moine inquisiteur, mais pas le clown).
Dans ces deux scènes à travailler, il y en avait une, en particulier, qui n'était pas facile du tout (scène sans texte) mais heureusement qu'on l'a faite plusieurs fois ce jour-là sans le maquillage vu que le jour du tournage, ça m'aurait vraiment foutu les boules de la rater, rapport à la (adorable) maquilleuse qui s'était tellement donné du mal et que surtout, comme l'a dit Yann, tout le monde commençait à être crevé.
Bref, le jour de la répèt, j'ai constaté que j'avais affaire avec un mec qui savait ce qu'il voulait. Il fallait que je me montre à la hauteur...
Bref, premier contact sympa et intense. Restait à ne pas décevoir le jour J.
Yann, n'a pas voulu que je rencontre mon partenaire pour laisser la surprise le jour du tournage. En arrivant, c'est le premier que j'ai rencontré. L'appartement était en effervescence et j'ai rencontré d'un bloc, pas loin d'une vingtaine de comédiens et techniciens. J'ai eu l'après-midi pour m'imprégner de l'ambiance et ça aussi c'était cool.
Coup de chapeau au proprio des lieux pour sa gentillesse et son accueil, et je parle même pas du talent...
Bref, le grand moment arrive pour moi, après le maquillage. C'est maintenant ou jamais. Yann me (re-)briefe sur ce qu'il veut et c'est parti. Gros flippe quand même. Je m'installe devant la glace où je dois me démaquiller... Pour moi, pas question de rater la scène parce qu'une fois le coup de coton passé en travers de ma gueule...
Yann m'avait prévenu qu'il allait me laisser jouer et que je pouvais me lâcher...
On y est : "ça tourne !".
Je sens que tout le monde retient son souffle.
La scène me paraît interminable dans ce silence toujours impressionnant quand on joue avec plein de monde autour.
Même si de l'intérieur je kiffe, j'ai peur que tout le monde se fasse chier... Tant pis, concentre-toi sur ce que tu dois faire en tenant compte de ce qu'on t'a dit... C'est pas le moment d'avoir tes vapeurs...
Au ''Coupez, c'est bon, j'ai tout ce qu'il faut" de Yann, j'ai l'impression que je peux recommencer à respirer normalement. Yann a l'air content, la maquilleuse aussi.
On va pouvoir passer à la scène suivante...
La scène suivante, justement, je joue (enfin) avec mon partenaire. Je l'ai vu en oeuvre pendant l'après-midi, je kiffe de plus en plus, même si la scène est me semble plus courte. Y'a rien à faire, jouer avec des bons, y'a que ça de vrai.
La soirée se termine pour moi. Demain, rendez-vous chez Yann, pour tourner en extérieur.
Deuxième jour pour moi, je dois me lever tôt, et être chez Yann à l'heure. Arrivé sur place, le rideau est baissé. Coups au volet, téléphones à la régie (enfin, aux numéros que j'avais), re-coups, téléphone chez Yann, inquiétudes (Yann est rentré hyper tard et seul), bref, gros flippe. Tout à coup, Yann pointe son museau (ouf !), la tension retombe. J'ai jamais vu quelqu'un se préparer aussi vite. Pendant qu'il se douche, je lui fait un café, vu qu'on doit partir dans le froid et qu'il faut quand même qu'il ait quelque chose dans le ventre.
Départ ! La voiture de Yann se remplit au fur et à mesure. On arrive sur les lieux du tournage. Il fait un froid de canard, c'est une zone industrielle. L'ambiance est là. Sauf... qu'il n'y a pas de maquilleuse... Les mecs (et nana) de la techniques sont géniaux. Un s'improvise maquilleur et me donne un coup de main (ou plutôt de pinceau) pour que je ressemble à ce que j'était la veille...
On commence le tournage qui a lieu dans la bagnole. On tourne pendant qu'on roule. Je ne l'avait encore jamais fait. Yann nous laisse improviser tout en suivant le canevas du texte. Allers-retours multiples, avec la caméra accrochée à l'extérieur de la bagnole - système réalisé par nos super technicos depuis le matin. Coup de chapeau à l'équipe qui sait prendre toutes les initiatives et plutôt les bonnes. Les scènes s'enchaînent, le scénario est revu pour la logique de la chronologie, le temps passe, le froid persiste, il commence même à pleuvoir... Discussions... Quelqu'un téléphone, il ne sait pas ou il doit aller, engueulades au téléphone, re-scènes... Moments intenses à l'intérieur de la bagnole... Yann, planqué à l'arrière nous souffle des commentaires...
Mon personnage doit lui faire péter les plombs... A la fin, mon partenaire est tellement ému par la scène que je ne sais plus si c'est du lard ou du cochon, je m'en veux presque. Je fais une grosse connerie en garant la voiture. Je suis tellement bouleversé par la scène qu'on vient de faire, que je "marque" une de nos voitures garées avec les rails du support caméra. (J'avais complètement oublié ce qu'on faisait là). Scratch ! Retour brutal sur terre. Je suis emmerdé et me trouve con.
On fini les scènes voiture à l'arrêt, il est déjà presque 14 heures, et le froid est toujours là.
Ensuite ça s'enchaîne plus vite avec les scènes ou la bagnole freine, puis redescente sur la capitale...
La scène suivante me concernant se fera au chaud. C'est la scène du bar. On est face-à-face, mon partenaire et moi. L'ambiance est un peu plus détendue, on commençait à se connaître un peu mieux... La journée passe comme un rêve... Sacré week-end, en tout cas ! Un concentré d'émotions ! C'est bon, mon coeur a tenu....