C'est parti pour oim' !
1 - Le Parrain 2
Chef d'oeuvre parmi les chefs d'oeuvre, ce film a tout pour lui. Le souffle puissant et tragique de la saga des Corleone, orchestrée par un Francis Ford Coppola probablement au sommet de son art... une distribution faramineuse (Pacino, De Niro, Duvall, Cazale, Caan, Keaton, et même le grand Lee Strasberg)... L'ombre de Brando plane sur le film, même s'il n'y apparaît pas. La lumière picturale est signée par le mythique directeur photo Gordon Willis... la musique de Nino Rota est gravée dans l'inconscient collectif cinéphile depuis 3 décennies. La construction narrative qui alterne entre passé et présent est parfaite, la reconstitution du New York des années 20 est stupéfiante, etc, etc, etc...
Les superlatifs manquent rapidement lorsqu'on parle de ce film (et du premier opus également, mais il fallait bien en choisir un. L'arrivée de De Niro apporte indéniablement quelque chose au 2e opus de la trilogie)
J'ai dû le voir quand j'avais une dizaine d'années.
Je ne m'en suis jamais remis.
2 - Sueurs Froides
Peut-être le meilleur film du meilleur réalisateur de l'histoire.
Ce qui fascine tant chez Hitchcock, hormis la composition toujours parfaite de ses plans, c'est son aptitude à produire un cinéma à la fois qualitatif et fédérateur.
Pour en revenir à "Vertigo", L'intrigue de Boileau et Narcejac est aussi hypnotisante que le regard de Kim Novak ou la musique de Bernard Herrmann. James Stewart est parfait, comme toujours, mais le plus incroyable avec ce film, c'est que le temps ne semble avoir aucune prise sur lui.
Il a été tourné il y a bientôt 50 ans (1958), et il est d'un modernisme sidérant. Si je ne devais me vouer qu'à un seul réalisateur entre tous, ce serait très certainement à Alfred Hitchock.
3 - Orange Mécanique
Mon Kubrick préféré. Une leçon de mise en scène de 2h15, au milieu d'un univers anachronique et baroque, sous l'influence d'une esthétique seventies très marquée, le tout baignant dans du Beethoven, dont la 9e symphonie sublime chaque scène qu'elle illustre. Stanley Kubrick a dit un jour que la combinaison des images et de la musique est ce qu'il y a de plus fort au cinéma. Il le prouve à maintes reprises dans "Orange Mécanique". Malcolm Mc Dowell y trouve le rôle de sa vie et Kubrick l'un de ses 3 meilleurs films. Certaines scènes, comme celle du "Singin' in the rain" ou de combat avec le phallus géant sont purement anthologiques...
La réflexion autour du thème du libre arbitre est également passionante.
Un film très controversé à sa sortie, en 1971.
4 - Voyage au bout de l'enfer
Le chef d'oeuvre absolu de Michael Cimino est le film sur le Viet-Nam qui m'a le plus retourné la tête, devant Platoon, Une balle dans la tête et Apocalypse Now, que j'ai découverts beaucoup plus tard.
Le tour de force de Cimino, c'est de réussir un film marquant sur le Viet-Nam, en s'intéressant davantage aux traumatismes que la guerre engendre chez les personnages, qu'à la guerre elle-même.
J'aime le découpage du film en 2 parties distinctes, "l'avant" et le "pendant". Le "pendant" n'en devient que plus fort. C'est ce film qui m'a rendu accro au magnétisme phénoménal, un rien morbide mais paradoxalement flamboyant, de Christopher Walken. Les scènes de roulette russe sont d'une puissance inouïe, j'ai pris une claque énorme. Meryl Streep est extraordinaire, comme très souvent.
Un grand film, récompensé par une pluie d'oscars (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur dans un 2nd rôle (C.Walken), meilleur montage, meilleur son).
5 - Bienvenue à Gattaca
Très difficle de placer un film après les 4 monuments qui occupent le haut du classement. J'ai hésité entre la sobriété émouvante de Million Dollar Baby, le caractère fascinant et inclassable de Mulholland Drive, La magie Kauffmanno-Gondryenne d' Eternal Sunshine of The Spotless Mind, ou le tour de magie de Sofia Coppola, et son Lost in Translation en état d'apesanteur.
J'ai finalement opté pour un film que j'ai revu récemment en DVD, et qui m'a beaucoup touché. Indépendamment du foisonnement thématique du film (eugénisme, déterminisme génétique, sélection discriminatoire, rivalité fraternelle, perte d'identité, quête de la perfection institutionnalisée, etc...), ce qu'accomplit Vincent (Ethan Hawke) par la seule force de la foi en son rêve a quelque chose de très émouvant. La musique absolument magnifique de Michael Nyman sublime les plus belles scènes d'un très beau film.
Pour la suite du top, je mettrai, dans le désordre :
Le Bon, La Brute et le truand, Million Dollar Baby, Usual Suspects, la Cité de Dieu, Lost in translation, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, La Lauréat, Se7en, ça tourne à Manhattan et Le Magicien d'Oz.