TORONTO (PC) - "A History of Violence", le dernier film du
réalisateur canadien David Cronenberg, montre des dimensions contradictoires de la violence, mais il ne s'agit pas d'une
dénonciation de l'intervention des Etats-Unis en Irak, ou de la
société étatsunienne(hey mon expression!!!!) elle-même.
Au cours d'une conférence de presse organisée dans le cadre
du Festival international du film de Toronto, samedi, Cronenberg
a affirmé qu'il n'avait "pas de message". Son film "est une
discussion, une méditation sur la complexité" de la violence, a-t-il dit.
Le cinéaste a raconté qu'au Festival de Cannes, beaucoup
de gens voulaient y voir une critique de la politique étrangère
américaine. Mais selon lui, la violence est un enjeu qui dépasse les frontières d'un seul pays. Elle fait partie intégrante de la condition humaine.
Le film semble vouloir démontrer que la violence est inévitable
et innée ... mais pas vraiment. "Nous pouvons imaginer un
monde sans violence. Mais nous semblons incapables de le
concrétiser", commente-t-il.
Dans "A History of Violence", Viggo Mortensen
joue le
rôle de Tom Stall, un type ordinaire entouré d'une femme et
d'enfants heureux, qui dirige un petit restaurant dans une localité
rurale des Etats-Unis. Un jour, deux vauriens entrent dans son établissement, brandissent des armes à feu et menacent ses clients. Subitement, sans qu'on l'ait vu venir, Tom passe à l'action et tue
les deux hommes sur-le-champ. Il devient rapidement un héros à
la fois local et national, sa photo étant reprise dans tous les journaux.
Bientôt, de véritables gangsters arrivent en ville, sous la
conduite du menaçant
Ed Harris, et confrontent
Tom, qu'ils considèrent comme un ancien tueur à gages ayant déjà "travaillé" à Philadelphie. Tom le nie mais il devient vite
évident qu'il cache un passé louche.
Le film ne fait que 96 minutes et compte trois courts épisodes
ultra-violents, tous justifiés par un scénario qui soulève
inévitablement des questions sur la place de la violence
armée dans la société moderne.
Outre Cronenberg, son compatriote, le réalisateur Atom Egoyan,
est aussi arrivé au festival avec un film ayant soulevé la
controverse. Ironiquement, "Where the Truth Lies", d'Egoyan,
contient des scènes à caractère sexuel explicite - et tout aussi
justifiées que la violence du film de Cronenberg - mais il a écopé
d'une cote très restrictive de la part des censeurs de la
Motion Picture Association of America, qui revient dans les faits
à une interdiction aux mineurs, tandis que le film de Cronenberg,
malgré ses aspects sanglants et violents, a obtenu une cote plus favorable.
"A History of Violence" prendra l'affiche dans les grandes villes canadiennes le 23 septembre, et le 30 dans l'ensemble du pays.