"Carrément pas mal du tout en soi" ?
Une tuerie oui !
J'y retourne cet après midi.
En attendant, je vous laisse le texte d'un ami posté sur le forum Takeda:
"Innocence : Y a t-il un homme dans la machine?
Ou la question fondamentale du film de Mamoru Oshii!
Dans le premier, le Major Kusanagi, se demandait si dans son corps cybernétique demeurait un tant soit peu d'humanité. Le ghost et son cerveau humain la rendait-elle vivante? Désormais Oshii se pose la question dans l'autre sens. L'homme est-il une machine?
En l’an 2032, l’homme, avançant vers son inneluctable destin, a fondu dans la robotique. L’homme est devenu la machine qu’il a conçu. Les robots sont humanisés (cf : Ghost in the Shell), et les humains sont eux aussi robotosés, formant pour ainsi dire une seule et même espèce. Batou, un membre de la Section 9, cyborg de son état est en proie aux mêmes démons que jadis, se posait le Major Tomoko Kusanagi, dont nul ne sait ce qu’elle est advenue. Plutot que de se perdre dans le scénario assez complexe, essayons de décanter un tant soit peu l’univers d’Oshii.
Très pessimiste, celui-ci voit fondamentalement l’humanité se transformer, non par nécessité, mais par désir, celui d’évoluer, alors que l’espèce humaine a finit son évolution biologique. Une évolution artificielle de l’homme qui le pousse à devenir le maitre de sa propre mutation. Il n’y a plus d’humains comme nous l’entendons dans Innocence, mais attention, ça ne veut pas dire plus d’humanité. Bien au contraire. Dans Innocence, l’humanité est représenté par Batou, qui cherche invariablement a découvrir qui il est, à trouver un sens à sa vie, à travers une simple question : l’homme est-il une machine ? Et Oshii est clair sur ce point : Oui ! L’homme n’est ni plus ni moins qu’une machine animé par des fils invisible, une marionnette comme l’affirme une citation que l’on retrouve souvent dans le film. Qu’est-ce que l’humanité selon Oshii ? Juste une définition commune qui n’a guère changé malgré la transformation de l’homme qui a fusionné avec la machine. Contrairement à ce que beaucoup affirment, Oshii n’illustre pas une déshumanisation, mais un glissement de l’humanité, qu’il critique vivement.
Essentiellement, Oshii s’attache, de manière pessimiste, a faire régresser l’idée d’humain. Nous ne sommes plus à ses yeux, l’espèce supérieurs, mais de vulgaires machines, animés par des lois, qui determinent ce que nous sommes et ce que nous faisons, comme n’importe quel animal, ou n’importe quel cyborg. Il renie donc une certaine hiérarchisation de la valeur des espèce, illustré par certaines citation, comme celle de Descartes, rappelant qu’il ne faisait pas de distinction entre l’homme et la machine. Ainsi, l’humanité, n’est qu’une notion, d’ailleurs comme il le dit, ce qui définit l’humain, ne défini par l’enfant, qui est hors de toute notion d’humanité, ne devenant humain qu’a travers la maturité qui accompagne le passage vers l’age adulte. Le concept d’humanité, est alors précisément attribué aux hommes adultes, capables de penser, de réfléchir, et de méditer sur leur propre condition. On notera la vie très mécanique de Batou, qui ne sourit jamais, se contente d’appliquer à la lettre ses règles établit, se contentant de suivre un shema pré-établit, comme une vulgaire machine, suivant des lois qu’on lui aurait implémenté. Oui chez Oshii, l’homme n’est qu’un pantin comme les autres, pas moins dirigiste que n’importe quele robot. Ainsi, l’homme est vraiment réduit a l’état de machine, sa condition première et derniere, son humanité ne se dessinant qu’autre part.
Beaucoup prètent au chien (qui n’est autre que le chien d’Oshii lui-même) le rôle de repère humain. Certains disent qu’a travers la robotisation de l’homme, celui-ci se perd,e t perd son identité. Pourtant, dans Innocence, le chien est lui-même présenté comme une machine, une création artificielle de l’homme. Avant de nous avancer plus loin dans la compréhension du rôle du chien (récurrent, puisqu’il était aussi un des personnages centraux d’Avalon, et était aussi la sous forme de clin d’œil dans le premier Ghost in the Shell) il faut expliquer précisément qui est Batou. Batou, c’est tout simplement Mamoru Oshii, Oshii qui se représente dans tous ses films ! Oshii était Kusanagi dans Ghost in the Shell, Oshii était Ash dans Avalon, Oshii était dans Jin-Roh, et il est donc désormais Batou. Empreint des mêmes angoisses, des mêmes appréhension, Batou n’est que l‘altere-ego du réalisateur dans un monde qui le fascine et ou il se projète. D’ailleurs Batou qui nourit son chien, c’est Oshii qui le nourit, et ainsi, il reconstruit toute sa vie de manière imagé. Le monde de Ghost in the Shell, ce n’est ni plus ni moins que le notre projeté de manière futuriste sous le regard d’Oshii, élément intemporel et illustrateur d’un monde encore invisible a nos yeux. Oshii, est ainsi donc l’humain, comme nous tous, ni plus ni moins humanisé.
Qu’est-ce qui différencie donc l’homme du chien selon Oshii ? Lui-même de son animal de compagnie… C’est l’innocence ! L’innocence, à travers le côté joueur, insouciant et infantile du chien, qui lorsqu’il voit son maitre ne pense qu’a courir et s’amuser. Alors que l’homme est présenté comme une vulgaire machine, une carcasse tiré par des fils, tout comme l’animal, et ce qui les différencie, c’est bien l’humanité. L’humanité, qu’Oshii définie comme la capacité à penser, à méditer, à philosopher. Ainsi, l’échelle de valeur se fait ici, l’homme se différencie de l’animal parce qu’il pense, alors que l’animal ne fait que vivre, et ici se pose bien la critique de l’humanité, l’homme qui n’en finit plus de se pencher sur sa condition, en oubliant qu’il est avant tout un animal qui vit, qui mange. D’ailleurs en ça, Oshii se fascine pour son chien, non pas comme un vulgaire objet, mais parcequ’il vous une admiration quasi métaphysique pour cet être qui lui, sait vivre. D’ailleurs, tel Ash dans Avalon, Batou s’applique consciencieusement à préparer la nourriture de son chien, comme un dévot devant son maitre. Ainsi, de par sa non-humanité, Oshii voit en son chien un supérieur à lui-même. D’ailleurs la vie de Batou, a part son boulot, s’articule autour de son chien, jusqu’aux efforts qu’il fait pour trouver uniquement de la nourriture en barquette, celle que son chien préfère.
L’innocence, voilà donc bien le thème central du film, bien plus que la cybernetique. L’innocence incarnée par l’insouciance du chien, mais aussi… de l’enfant ! A la fin de ghost in the Shell, Kusanagi trouvait sa liberté et son humanité dans le corps d’un enfant, et l’enfant est toujours mis en avant ici. Les enfants, il en est question, puisque beaucoup sont enlevés, et leurs ghost sont copiés (en détruisant l’original au passage) dans des poupées, symbole s’il en est de l’enfance, poupées qui seront vendu à des fins sexuels aux clients. On peut y voir là quelque chose d’assez ambigu, mais il ne faut y voir là qu’une allégorie, aucunement un traitement hasardeux de la pédophilie. Car l’innocence reste donc assigné a l’enfant qui aux yeux d’Oshi, reste le plus proche parents du chien, et n’est en rien un humain tel qu’on le définit. Les poupées prennent leur importance de par le fait qu’elles restent des machines (on a toujours ce rapprochement, l’enfant étant alors considéré comme une machine, comme le chien, comme le cyborg, et comme l’homme), et que pourtant, à travers leur symbolique infantile, se verront se faire voler leur innocence par leurs « patrons ». On pourra d’ailleurs noté qu’apres ce vole de l’innocence, ce passage à l’âge adulte, les poupées se revoltent, tuent leurs emploeurs avant de se suicider, acte propre à l’humanité s’il en est. L’enfant n’est ni plus ni moins qu’un animal aux yeux d’Oshii, et ne s’embarasse pas d’une quelconque humanité, humanité méprisée par le réalisateur. L’évidence même de se rapprochement, se verra dans la dernière scene du film, alors que Batou tiens dans ses bras son chien, et qu’en face de lui, son collègue Togusa tiens sa fille, àa qui il vient d’acheter un présent et à qui il consacre tout, de la même manière que Batou régit sa vie autour de son chien, son « enfant ».
Voilà, c’était un petit aperçu de mon analyse d’Innocence après une seule vision, analyse qui est bien sur incomplete mais j’ai décidé de m’arreter aux deux thèmes majeurs de Ghost in the Shell 2 : l’humanité et l’innocence, en evitant d'entrer trop dans les details."
Kupper
Jeu 2 Déc - 22:40
